L’idée est née d’un regard insistant et malveillant. Ce regard posé sur sa petite fille trisomique, Laetitia ne l’a pas oublié. Un cauchemar en plein été, dans un lieu de vacances, qui a déclenché des envies de revanche… et la création d’une marque pour faire passer un message fort et affronter les regards.
L’été 2019, Laëtitia et sa fille Raphaëlle prennent le soleil au bord d’une piscine. Un vacancier regarde la petite trisomique d’un oeil insistant, un regard désobligeant qui révolte sa mère. Depuis, Laëtitia a cherché une réponse pour affronter les regards de ceux qui portent un jugement sur les personnes en situation de handicap, sur la différence. Une réplique qui désarçonne, qui amène le sourire et qui rassemble. Discriminée au travail, en tant que mère d’une enfant handicapée. Dévisagée dans la rue. Parfois montrée du doigt. Elle a décidé de prendre sa revanche.
En quelques mois, Laëtitia lance sa marque à messages et son site internet. La jeune Normande créé « Ouais et alors ». Le slogan s’adresse à tous ceux qui ne sont pas dans le moule de la société, et qui subissent chaque jour le regard des autres. Des moments vécus comme des agressions. Les mots choisis par Laetitia s’affichent brodés sur des vêtements et partent à la conquête des réseaux sociaux.
Le « bon » regard sur la différence
Quel est le bon regard ? Comment aimerait-on être dévisagé ? Se poser cette question, c’est déjà se mettre à la place de celui qui est différent. Car au-delà du handicap, la démarche de Laetitia est universelle. Elle a conquis des couples homosexuels, des familles, des hommes et des femmes de couleur. Devenue responsable adjointe de l’association Trisomie 21 en Seine-Maritime, la jeune femme est sur le point d’ouvrir un restaurant associatif, « le 21 », dont l’équipe sera composée de personnes en situation de handicap. Ces nouvelles responsabilités lui permettre de réfléchir à l’avenir de Raphaëlle et d’offrir des perspectives aux enfants atteints du syndrome de Down.